Max Colléatte :
le coiffeur aux ciseaux d’entrepreneur

Les salons de coiffure Max’s, c’est avant tout l’histoire d’un homme Max Colléatte. Celle d’un jeune amiénois apprenti coiffeur qui se pique d’entreprenariat et importe dans la capitale picarde la plus grande révolution qu’ait connue le monde de la coiffure : la coiffure par la coupe.

Premier pas dans un salon de coiffure du quartier Saint-Pierre

Ses parents le destinaient à devenir dentiste… Le jeune Max Colléatte préfère les ciseaux et les rouleaux aux bancs de l’école. Alors qu’il n’a pas encore 15 ans, un concours de circonstances le mène à effectuer une période d’apprentissage dans un salon de coiffure du quartier Saint-Pierre, juste en face de l’école des garçons.

« C’est ma grand-mère, cliente du salon qui m’a trouvé cette place. J’étais le premier apprenti accueilli par la patronne. L’ambiance était très familiale ».

Même s’il passe l’essentiel de son temps à nettoyer ou à faire des courses, Max découvre la passion qui va le mener toute sa vie : la coiffure.


Des coupes importées de Paris, de Londres

À la fin de ce stage, l’apprenti coiffeur a l’impression « de ne pas avoir appris suffisamment » concernant son futur métier. Il cherche donc une autre place pour continuer à apprendre. Ce sera au salon Paris coiffure, situé en face de l’horloge Dewailly surnommée affectueusement Marie-sans-chemise par les Amiénois. Il y travaille gratuitement un moment, en profitant pour apprendre les techniques de coiffage. Avide de parfaire son savoir-faire, Max Colléatte suit des stages à Paris.

Toujours en quête de parfaire ses connaissances en lien avec sa passion, il intègre le Hair club, un réseau professionnel réunissant des coiffeurs. On y parle coiffure, bien sûr, mais aussi gestion, ressources humaines, management, vision d’entreprise … Et les membres peuvent suivre des stages à l’étranger.

« On nous a mis dans un charter et nous sommes partis pour Londres.
C’est là qu’il y a les plus grandes écoles de coiffure du monde ».

Des stages durant lesquels Max apprend à faire des brushings, mais aussi et surtout à couper les cheveux. « Je suis tombé juste au bon moment, au moment où l’on faisait de la coiffure par la coupe. Et c’est devenu le slogan de l’entreprise ».


La coiffure par la coupe

C’est armé d’une solide envie d’indépendance qu’en 1976, à 26 ans, le jeune homme ouvre son salon rue de la 2e DB à Amiens. Il y applique les enseignements de ses stages, mais se rend rapidement compte que s’il veut coiffer en coupant, et en coupant correctement, il ne peut satisfaire que 8 clientes maximum par jour. Il lui faut donc absolument former les personnes qui sont autour de lui.

Carole et Sylvie qui composent son équipe, puis dès 1977 deux nouveaux coiffeurs, Eric et Brigitte. En 1978, le salon s’agrandit et Pascale, Danielle et Annick rejoignent l’équipe. L’ambiance est artistique et la musique un peu forte dans le salon de coiffure rue de la 2e DB.

Dans une époque où la mise en plis est reine, le jeune coiffeur a ramené d’Outre-Manche de nouvelles techniques. Le succès est immédiat.

« C’était le moment, les femmes ne voulaient plus avoir à mettre des rouleaux, de la laque…
Il soufflait comme un vent de liberté ».

Il faut parfois trois semaines pour obtenir un rendez-vous dans le salon de coiffure de Max.


Faire, savoir, savoir-faire, savoir faire faire, faire savoir, savoir-être

Au bout de 2 ans, Max Colléatte ouvre un 2e salon, rue des Orfèvres. C’est un gros succès. Tout n’est pourtant pas évident. Le patron coiffeur doit manager de plus en plus de personnes. Il continue de se former. Il continue à fréquenter les réseaux professionnels et d’apprendre. « J’ai appris qu’il fallait se former, et former autour de soi pour se développer ».

Trois, quatre, cinq, six, sept… Les ouvertures de salons s’enchaînent. Et ça fonctionne. « Je suis un passionné de coiffure et un passionné de l’entreprise, avoue t-il. Je vis pour ça. Même en vacances, je suis dans l’entreprise ».

En 1980, il se fixe un objectif : avoir 10 salons en 90. « Et en 1990, j’avais dix salons, et j’avais encore des ciseaux dans les mains » sourit-il.

Abbeville, Compiègne, Péronne, Saint-Quentin, Arras, Beauvais… le coiffeur amiénois entreprend de conquérir la Picardie. Il applique les principes de la “qualité totale” apprise au contact des industriels pour fidéliser la clientèle.

Soucieux de répondre aux besoins du plus grand nombre, Max Colléatte crée, au début des années 80, le concept Chic & Choc : la coiffure chic à prix choc. Le premier Chic & Choc ouvre rue Delambre. Encore une fois le succès est au rendez-vous. Les salons ouvrent et se modernisent au fil des années.


Une histoire de famille

Le gène de la coiffure, Max le transmet à son fils Maxime. Coiffeur lui aussi, il trouve de nouvelles idées, de nouveaux concepts (Maxime Homme, Maxime hair dresser, Maxime Dame,…). Il s’investit aussi beaucoup dans la formation et l’académie de coiffure. Avec son épouse Vanessa, il contribue au développement de l’entreprise.

« L’année dernière, nous avons divisé en 2 groupes les 37 salons. Maxime et Vanessa ont créé deux nouveaux salons depuis » annonce fièrement Max sénior.

« Quand Vanessa et Maxime ont pris leur liberté, j’ai recruté Cécile Chlpac pour devenir directrice opérationnelle de l’Académie et des salons. C’est un renouveau dans une maison où nombre de mes collaborateurs ont 35 ans d’entreprise. Je leur confie les clefs les yeux fermés ».

Pour autant, Max Colléatte reste toujours connecté en vacances à son entreprise et ses équipes. Son âme d’entrepreneur ne semble pas prête de partir à la retraite.